- Maître van Witland ? Ougos Phileas, représentant plénipotentiaire de la République de Doratos. Auriez-vous la possibilité de vous joindre à moi ? Je suis installé au Francovar, suite 1026. J'aurais souhaité vous entretenir au sujet de la Conférence qui doit commencer ce week-end ... Et également du fait que M. Svalborg est actuellement en contact avec notre République. Vous pouvez me rejoindre ? Quand ? Dans 15 minutes ? Très bien. Alors à tout de suite.
Il s'étendit de tout son long dans le fauteuil, et sortit un livre de sa valise. "Les meurtres irrésolus de Raymond Poireau", son livre de chevet préféré.
Une demi-heure plus tard, van Witland était dans la chambre de Phileas. Tous deux discutaient dans la chambre, surveillée par les trois gardes du corps doratiens, qui avaient été rejoints par deux hommes de main du nôddien.
- Vous comprenez Maître, l'esprit orionnais que nous souhaitons voir transcender à travers la nouvelle Nôddia ... Il doit être basé sur une limitation des libertés tendant au renforcement du nationalisme.
- Vous ne trouvez pas que ce soit quelque peu antinomique avec le concept même de démocratie ?
- Si, c'est vrai. C'est précisément pour cette raison que nous vous conseillons de préférer la mise en place d'une "démocratie autoritaire" ...
- Je ne sais pas quel genre de théories vous étudiez au Doratos, mais j'ai vraiment du mal à concevoir comment une démocratie pourrait être autoritaire.
- C'est pourtant simple. Vous organisez des élections pour satisfaire le peuple, et le pouvoir réside dans les mains d'un seul homme qui n'est pas élu. Ce sont deux systèmes parallèles, sans lien.
- Sans lien ?
- Sans lien.
- Mais où est l'intérêt ?
- Comme ça, vous satisfaites à la fois le peuple, qui a des représentants, et le besoin d'efficacité qu'impose la direction de la Nation, grâce à l'autoritarisme de gouvernement !
- C'est parfaitement absurde ...
Phileas se leva, et se tournant vers la fenêtre, parla pour lui même." Bon, et bien je n'aurais pas de regret."
- Pardon ?
- Excusez-moi, je dois m'absenter.
Ougos Phileas se dirigea vers les toilettes. Il y enfila des gants de cuir noir, et ressorti, en se dirigeant d'un pas décidé vers van Witland, qui lui tournait le dos dans le fauteuil rouge. Ce dernier ne sentit le contact froid du cuir, que lorsqu'il se resserra sur son cou d'un coup sec. Une douleur immense l'envahit. Ses membres se raidirent, et ses yeux convulsèrent. Il sentait qu'il bavait, et cherchait sa respiration, mais déjà plus aucun des muscles de la cage thoracique ne répondait. La moelle épinière rompue, il suffoqua en quelques secondes, sa tête formant un angle morbide avec le reste de son corps.
Phileas sortit en courant, l'air faussement affolé. Il trouva là les cinq gardes du corps. Les caméras de surveillance dans le couloir étaient de trop, il fallait tous les faire entrer à l'abri de ces observateurs dérangeants ...
- Vite ! Maître van Witland ne se sent pas bien !
Tout le monde entra, et découvrant le corps déjà inerte de l'avocat nôddien, les deux gardes de van Witland affichèrent une mine stupéfaite. En un clin d'oeil, l'un des hommes de main doratien subtilisa l'arme de l'un d'eux, et abattit l'autre. Le dernier nôddien, ne comprenant pas ce qui se passait, tenta de s'enfuir, mais son passage fut bloqué par les deux autres gorilles doratiens, qui l'immobilisèrent. Phileas s'approcha de lui, et délicatement lui parla à l'oreille.
- Alors comme ça, on est un agent double qui veut faire tomber Nôddia ?
- QUOI ? Mais qu'est-ce que vous racontez !
- Chuuuuut ... Gardez votre calme, petit espion, et lisez plutôt les raisons de votre méfait.
Phileas sortit un papier d'une pochette plastique. On pouvait y lire "Aucun nôddien n'est digne de confiance. Aucun de devrait pouvoir parler. Il faut tous les faire taire. Comité de Lutte contre Nôddia".
Le bodyguard nôddien cessa de se débattre. Ce piège était trop gros pour lui. L'un des doratiens le mettait en joue.
- Bye bye, petit espion.
La balle le toucha en pleine tête. Autant dire qu'il y avait bien plus que le fauteuil qui était rouge, maintenant.
- Syros, donne moi son arme.
Le plus jeune des gardes du corps de Phileas, qui avait pris l'arme du premier gardien de van Witland, afin d'abattre le second, tendit ladite arme à Phileas. Celui-ci le remercia, et tira sur le garde doratien, qui tomba net. Les deux autres doratiens le regardaient dubitatifs.
- Quel réalisme peut avoir un échange de coups de feu, où seuls les nôddiens finissent tous à terre ? Priez pour votre ami. Il est notre caution.
Les deux hommes s'efforcèrent d'afficher un visage froid.
- Maintenant, jetez le corps de van Witland par le balcon. Le service de sécurité a entendu trois coups de feu. Un duquel ils ont douté, un qui les a alerté, et un qui va leur permettre de nous localiser.
On entendit déjà au loin une sirène de Police, alors que quelqu'un frappait à la porte ...
Dernière édition par Diplomatie Doratos le Jeu 22 Aoû - 16:55, édité 1 fois